Léon Dehon dans le Dictionnaire de la Contre-Révolution
Léon Dehon est cité trois fois dans le Dictionnaire de la Contre-Révolution, édité chez Perrin, en 2011, sous la direction de Jean-Clément Martin. ISBN : 788-2-262-033970-5, 551 pages.
P. 59. Dans l’article : Antijudaïsme, Antisémitisme de Christian Sorrel, on lit :
« La dimension économique est très présente dans le discours d’une partie des catholiques sociaux comme René de la Tour du Pin et Léon Dehon, tandis que les pamphlétaires intégristes placent les Juifs au cœur de la « conjuration antichrétienne » décrite par Henri Delassis en 1910. »
P. 146. Dans l’article : Catholicisme social de Christian Sorrel, on lit :
Le premier (=Albert de Mun) reste attaché à une vision hiérarchique de la société, quand les seconds (=les démocrates-chrétiens) exaltent la fraternité et l’égalité. Tous conservent cependant de la matrice intransigeante le refus du libéralisme et de l’individualisme, à l’exemple de Paul Lapeyre, disciple de Louis Veuillot, proche des abbés démocrates, ou du chanoine Dehon, défenseur de la royauté sociale du Christ annoncée par la dévotion au Sacré-Cœur.
P. 473. Dans l’article : Sacré-Cœur de Christian Sorrel, on lit :
L’affirmation politique prend une autre voie chez le jésuite Henri Ramière, animateur de l’Apostolat de la Prière, qui voit dans le culte du Sacré-Cœur un instrument pour établir la « royauté sociale » ou le « règne social » du Christ. Il invite les croyants à se détourner du millénarisme pour agir concrètement contre la Révolution et préparer la reconnaissance par la communauté politique de sa dépendance à l’égard de l’Eglise : « Par ces mots (…), nous entendons le droit que possède l’Homme-Dieu et que possède avec lui l’Eglise, qui le représente ici-bas, d’exercer sa divine autorité dans l’ordre moral sur les sociétés aussi bien que sur les individus et l’obligation que ce droit impose aux sociétés de reconnaître l’autorité de Jésus-Christ et de l’Eglise dans leur existence et leur action collectives. » Avec lui, l’intransigeance contre-révolutionnaire affiche dans le même temps une indifférence relative pour les institutions monarchiques que justifie le modèle de l’Equateur, consacré en 1873 au Sacré-Cœur par le président Garcia Moreno. célébré comme un martyr après son assassinat en 1875.
Cette option progresse après 1880 sous l’impulsion d’hommes comme le jésuite Sanna Solaro et le fondateur des prêtres du Sacré-Cœur de Jésus Léon Dehon, figure du catholicisme social. Léon XIII lui-même la valide (Rerum novarum, Annum sacrum)en encourageant la consécration des familles au Sacré-Cœur, acte de réparation pour l’apostasie du monde contemporain qui s’enracine dans la « grande révolte de 1789 » évoquée par Le Messager du Cœur de Jésus, organe de l’Apostolat de la Prière.
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