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Prier avec les paraboles: Les deux débiteurs

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Prier avec les paraboles: Les deux débiteurs

   JÉSUS, UNE FEMME, UN PHARISIEN

 

Un créancier avait deux débiteurs  (Lc 7, 41)

 

   Cette parabole, très courte (Lc 7, 41 - 43), a pour contexte un épisode, un dialogue, alors que Jésus est à table, hôte chez un pharisien. Il y a trois personnages : Jésus, une femme, un pharisien.

   Jésus fréquente les pauvres et les pécheurs, mais il se laisse inviter aussi chez les pratiquants de la Loi et les gens aisés. La femme est une pécheresse, une prostituée. La rencontre a lieu autour d’une table : on pense spontanément à l’eucharistie.

   Comment Jésus se comporte-t-il avec ses compagnons de table ? « L’attitude de bonté de Jésus à l’égard de la pécheresse doit être considérée à partir de la reaction du pharisien. C’est seulement ainsi que l’on voit combien l’épisode met en relief deux mentalités très différentes. Là est le point essentiel sur lequel le récit veut attirer l’attention » (B. Maggioni).   

   Dans notre mentalité il y a le « bon » pharisien : celui qui observe toute la loi, il mérite l’estime, les félicitations ; et il y a la femme, une pécheresse, qu’il faut tenir à distance.

   Pour Jésus au contraire, avant tout il y a le cœur, avec le désir de sens, d’avenir. Lequel des deux est en quête d’amour et de pardon ? Lequel, se reconnaissant pécheur, s’ouvre à la gratuité de l’amour, c’est-à-dire au salut ?  Et nous, à quelle place nous mettons-nous ?

 

   Dieu, tu es notre Père, source de toute miséricorde. Tu nous as donné ton Fils pour nous faire participer à ta nature divine. Répands sur nous ton Esprit de nouveauté et de communion ! Répands-le sur ton Église, appelée à annoncer à tous la Bonne nouvelle de la miséricorde. Répands-le sur nous qui sommes à l’écoute de ta Parole, pour que nous découvrions, avec une conscience plus vive, le mystère de ton amour partagé. Répands-le sur ceux et celles qui ont plus besoin de miséricorde : qu’ils comprennent que tu les attends pour les combler de ta tendresse.

   Tu n’es pas un Dieu solitaire : tu es le Père de Jésus notre Seigneur, source féconde. Il est ton Fils : en Lui, Parole faite chair, et en l’Esprit, tu es l’amour qui se fait proche et fraternel. Nous nous laissons embrasser par Toi, Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint.

 

    Garde un moment de silence pour percevoir la voix de Dieu et en goûter l’intimité. Puis poursuis la prière :

 

   Esprit de vérité, c’est par toi que nous sommes fils et filles de Dieu. Nous te prions : Que nous soyons un seul cœur et une seule une âme ; et qu’avec confiance nous nous approchions de notre Père, pour que nous expérimentions la force de sa miséricorde et que nous sachions nous donner totalement à son service. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

L’ÉCOUTE de la PAROLE    « Je suis entré dans ta maison ; tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds, mais elle, au contraire… ; » (Lc 7, 44)

 

   « Tu vois cette femme… ». L’évangile la met au centre de la scène, avec soin il décrit ses gestes, certains sont rapides, d’autres sont prolongés et répétés. Elle ne parle pas, mais elle exprime son amour à Jésus avec grande affection et en pleine confiance. Elle se confie à lui parce qu’elle se sent accueillie et aimée.

   Le pharisien, lui, est là à regarder avec soupçon. En lui-même il porte un jugement de condamnation. Pourtant lui aussi est un débiteur. En ce sens Jésus raconte la parabole pour mettre en face à face les deux débiteurs : « Toi…, elle ».

   Un seul, la femme, participe à l’amour donné gratuitement et reçoit le pardon. Pour elle la rencontre avec Jésus signifie la libération, le pardon inattendu, la dignité retrouvée. Elle seulement expérimente le vrai sens de la visite de Jésus, et s’en remet à lui par une foi qui est le salut.

 

De l’Évangile selon saint Luc, chapitre 7, versets 36 à 50 :

 

   Un Pharisien invita Jésus à manger avec lui ; il entra dans la maison du Pharisien et se mit à table. Survint une femme de la ville qui était pécheresse ; elle avait appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien.

   Apportant un flacon de parfum en albâtre et se plaçant par derrière, tout en pleurs, aux pieds de Jésus, elle se mit à  baigner ses pieds de larmes ; elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux des parfums.

   Voyant cela, le Pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même : « Si cet homme était un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse ».

   Jésus prit la parole et lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire ». « Parle, Maître », dit-il. « Un créancier avait deux débiteurs ; l’un lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi le rembourser, il fit grâce de leur dette à tous les deux. Lequel des deux l’aimera le plus ? » Simon répondit : « Je pense que c’est celui auquel il a fait grâce de la plus grande dette ». Jésus lui dit : « Tu as bien jugé ».

   Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison ; tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds, mais elle, elle a baigné mes pieds de ses larmes et les as essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baisers, mais elle, depuis qu’elle est entrée, elle n’a pas cessé de me couvrir les pieds de baisers. Tu n’as pas répandu d’huile odorante sur ma tête, mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Si je te déclare que ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour ».

  Puis il dit à la femme : « Tes péchés ont été pardonnés ».

   Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ».

 

Dans le silence de l’adoration laisse cette parole pénétrer en ton cœur.

 

« L’amour du Christ nous étreint, à cette pensée qu’un seul est mort pour tous… Il est mort pour tous afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux… Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Le monde ancien est passé, voici qu’une réalité nouvelle est là » (2 Co 5, 14 - 15 et 17).

 

   Ces citations nous aident à bien comprendre que la foi, c’est de se sentir aimés et pardonnés par Jésus ; elle devient alors amour reconnaissant et volonté de l’aimer à notre tour.

   Fais les cinq temps de prière à partir de cinq paroles de la Bible. Après chaque parole prie quelques instants en silence, ou prie une dizaine de ton chapelet.    

 

1. Jésus lui dit : « Simon, j’ai quelque parole à te dire ». « Parle, Maître ». Jésus appelle Simon par son nom. C’est vrai pour toi aussi : il veut te parler à toi. En es-tu content ? Te rends-tu disponible à sa Parole ? Est-il pour toi le Maître qui te dit les paroles de vie éternelle ? Prends-tu le temps de dialoguer avec lui ? Lis-tu l’Évangile, au moins quelque fois ? Sais-tu y trouver des paroles d’amour et de pardon pour toi ?    

 

2. « Un créancier avait deux débiteurs ; l’un lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante ». Jésus veut dire que chacun est débiteur : en es-tu convaincu ? Avec lequel des deux débiteurs t’identifies-tu ? Es-tu persuadé que toi aussi tu as reçu maintes fois le pardon de tes dettes ? Comment réagis-tu ? Par un amour plus vrai, reconnaissant ? Ou peut-être tu n’y penses-tu  pas, persuadé que tout va de soi ?

 

3. « Je suis entré dans ta maison, tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds, mais elle… ». Acceptes-tu d’être confronté à cette femme ? Est-ce Jésus qui t’invite à le faire ? Elle, assurée qu’elle est aimée et pardonnée, manifeste sa reconnaissance par des gestes de grande affection : les trouves-tu exagérés ? Et toi, comment exprimes-tu à Jésus ton amour reconnaissant ? As-tu de l’affection pour Jésus, ou en penses-tu à lui par simple occasion ?

 

4. « Ses nombreux péchés ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour ». Pourquoi Jésus parle-t-il ainsi ? Pour toi, le pardon est-il le fruit de l’amour ? Quand tu es pardonné, es-tu porté à un plus grand amour pour Dieu et pour le prochain ? Jésus t’invite à beaucoup aimer et à beaucoup pardonner : en as-tu conscience ? Pour toi, est-il vrai aussi que parfois l’amour précède le pardon, et parfois à l’inverse il le suit ? Celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour : appliquer-toi à toi-même cette phrase de Jésus…

 

5. « Ils disaient : Qui est cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés. Mais lui dit à la femme : Ta foi t’a sauvée ! »  Qui est Jésus pour toi ? Un personnage de l’histoire, une vieille connaissance, une belle idée vague ? Ou Celui qui te cherche et pardonne tes péchés, pour faire de toi une créature nouvelle, dans le cœur et dans la vie ? As-tu cette foi ? Acceptes-tu l’amour de Dieu grâce à la médiation de Jésus ? Dans la prière demande cette foi, et que la vocation chrétienne de tous les baptisés soit soutenue par cette foi.

 

Pour continuer la RÉFLEXION…  

 

   La scène, toute en finesse, parle de la vue, de l’audition, du toucher, du sentir, et de larmes et de baisers. Elle manifeste un amour tendre et passionné pour Jésus, le Dieu qui s’est fait proche pour révéler son amour et se faire aimer de nous.

   Cet amour pour Jésus, c’est cela le christianisme : la foi qui devient vie, et c’est le propre du pécheur qui est pardonné. Le péché ne détruit pas le salut. Au contraire, dans le pardon il est cause d’un plus grand amour, d’un salut plus complet.

   Celui qui se croit sans péché n’a pas besoin de miséricorde. Simon comprendra-t-il son péché, bien plus grand que celui de la prostituée ? Finalement, aimera-t-il davantage ? Le point capital, ce n’est pas de savoir qui est le plus juste, qui a une dette moindre à l’égard de Dieu. Au contraire, c’est celui qui aimera le plus : celui qui a une dette plus grande.

Ainsi le péché ne nous exclut pas du Royaume, il est pour nous le motif d’un plus grand amour. C’est notre mal, et non notre bien, qui nous fait participer plus profondément au mystère de Dieu qui est amour. Vraiment elle est divine, cette façon de voir qui transforme le mal en un plus grand bien (S. Fausti).

 

INTERCESSION : Demandons la foi qui sauve et qui nous fait marcher sur les chemins de Dieu

 

  Nous avons besoin de la foi, nous et nos familles. Seulement Jésus, le Sauveur qui pardonne les péchés et nous rend capables d’aimer en plénitude, peut nous faire le don d’une grande foi. Prions pour l’Église, surtout pour les enfants, pour les jeunes, pour l’éveil de nouvelles vocations.

 

. Que les communautés chrétiennes s’ouvrent à l’écoute de la Parole qui sauve : Seigneur, augmente notre foi !

 

. Que tout homme, que toute femme puisse trouver le chemin de la vraie liberté : Seigneur, augmente notre foi !

 

. Accorde aux jeunes de comprendre la beauté de la vie selon Dieu : Seigneur, augmente notre foi ! 

 

. Aux époux, donne-leur de vivre dans la joie leur vocation de conjoints et de parents : Seigneur, augmente notre foi !

 

. Que les personnes consacrées soient des témoins de la tendresse de Dieu : Seigneur, augmente notre foi !

 

. Que personne ne désespère jamais de ton pardon ! Seigneur, augmente notre foi !

 

. Que chaque baptisé découvre la vocation à laquelle il est appelé : Seigneur, augmente notre foi !

 

Dieu notre Père, nous te rendons grâce, nous te louons et te bénissons. Avec confiance nous te prions à genoux, pour te demander tout ce qui est beau et bon. Accorde-nous le repentir, qui accueille le silence de ton regard plein de tendresse et de bonté. Ouvre-nous à ta sainteté que ton Fils nous communique. Que ton Esprit de communion garde ton Église unie, selon la grâce de ton Évangile.

Garde les époux dans la fidélité à l’amour qu’ils se sont promis devant toi par le mariage. Maintiens nos familles dans la fidélité aux valeurs chrétiennes. Que nos jeunes grandissent en grâce et sainteté comme ton Fils Jésus ; qu’ils connaissent la joie de vivre l’Évangile et de l’annoncer.

Que les prêtres, que les personnes consacrées témoignent de l’Évangile, qu’ils se dévouent au bien de l’Église et des pauvres. Sans toi nous ne pouvons rien faire, nous ne savons pas donner de réponses convaincantes et sûres. Mais avec toi nous marcherons par les chemins de justice, et tu nous combleras de l’abondance de la vie, à la mesure de ton Christ : c’est par Lui que nous désirons t’aimer et te louer dans les siècles des siècles (selon C. Martini).      

 

° Termine cette heure de prière par le Notre Père

 

°  Pendant ce mois, chaque jour relis l’une ou l’autre des phrases de ces pages, qu’elle te parle au cœur.

 

Sint Unum 312      Heure de prière pour les vocations

Sacerdoti del s. Cuore                              

Via Andolfato 1                

20 126   MILANO

Traduction: André Perroux scj

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