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Récits de vie (Fraternités en classe ouvrière) III. + IV.

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Récits de vie (suite)

- III - 

heureux

dANS nos conditions de vie…

 

… AU TRAVAIL

 

« Entré, par hasard, aux P.etT., branche télécoms, en 1976,  raconte Jean-Claude A. j’ai été passionné par les changements technologiques importants auxquels j’ai participé et contribué avec mes collègues grâce à la maîtrise que nous apportait une formation sérieuse et permanente. Je suis ainsi passé du réglage des ressorts électromécaniques, au raccordement de la fibre optique à l’aide d’un microscope binoculaire. 

J’ai trouvé chez les femmes et les hommes qui y travaillaient des valeurs qui m’ont surpris : honnêteté, sérieux dans le service de l’Etat, attachement à la réalisation du bel ouvrage, souci de la transmission du savoir… 

J’ai été heureux de trouver ces valeurs mises au service du public par des fonctionnaires souvent brocardés comme passéistes, tatillons, bureaucrates, improductifs… 

C’est pour défendre ces valeurs portées par le secteur public, hors du secteur marchand, pour lutter contre la privatisation des P.etT., contre le capitalisme que je me suis syndiqué en 1977 à la C.G.T. »

 Jean Claude C. s’est brisé la colonne vertébrale. Rétabli mais avec une plaque dans le dos, son métier d’horticulteur est souvent difficile à exercer. « On m’a reclassé dans des fonctions plus administratives. Mais ce n’est pas mon travail. Devant tenir le registre des heures de travail des gars et de leurs congés, j’étais constamment coincé entre les gars et les responsables du personnel qui ne faisaient rien pour me simplifier le travail ou même répondre aux questions des gars. J‘ai préféré retourner à l’entretien des espaces verts même si le travail est beaucoup plus dur physiquement. »

Jean D. partage la vie des salariés en grands déplacements. « ça veut dire que je pars de la maison le dimanche dans l’après midi pour être au boulot le lundi matin à 7 heures. J’emporte mes repas que sait me préparer Antoine, pour une partie de la semaine…Et je reviens le vendredi soir assez tard. Toute la semaine, je vis la journée sur le chantier et le soir dans ma caravane. Je suis tellement crevé que je ne fais quasiment rien, le soir. Un peu de lecture, la bible et voilà…Passer des câbles toute la journée, monter et descendre les échelles, faire et défaire parce que le travail est souvent mal pensé et mal organisé avec les autres corps de métiers, fait qu’on est dix fois plus crevé et même écoeuré de la façon dont sont conduits les chantiers … quand on ne doit pas encore travailler avec des gars qu’on embauche en catastrophe et qui ne connaissent pas le métier … »

Chacun d’entre nous a connu des conditions de travail souvent lourdes : le travail posté, le bruit, le froid … « Gagner son pain à la sueur de son front, ça veut dire quelque chose. La valeur de l’argent, on la découvre dans ce quotidien. Et d’autant que les fins de mois sont souvent difficiles quand on est obligé de tenir son budget avec un petit salaire d’ouvrier … »

Etienne est un peintre qualifié avec une grande expérience. « Mais voilà, quand tu la ramènes un peu trop en étant délégué, en essayant de faire vivre le syndicat pour que les droits soient mieux respectés, quand tu te mouilles avec le Comité Hygiène et Sécurité, alors on te le fait payer sur les conditions de travail. Le ravalement des façades par tous les temps, la grosse barbouille, maintenant, je connais … »

Ces conditions de travail, aussi difficiles soient-elles nous font vivre la condition des plus nombreux. C’est un peu notre incarnation. C’est un peu la « matière » de nos eucharisties. C’est la vie des hommes, la vie ordinaire. On ne reconnaît pas souvent le travail et encore moins ceux qui le font. La dignité des travailleurs, leurs droits sont souvent bafoués … « Que de fois n’ai-je pas pensé à ces paroles “il n’avait plus visage d’homme”… heureusement il y avait souvent la camaraderie et la fierté du travail accompli…”

 « L’ouverture du capital de France Télecom en 1996, nous dit Jean Claude A. ,  l’abandon du service public, la gestion des personnels comme n’importe quelle multinationale… tout cela s’est fait si brutalement qu’un livre  récent a pu titrer : « France Télecom : la machine à broyer. »… 

Partageant le sort de mes collègues j’ai vécu comme eux la grande souffrance de la perte du sens du travail, des restructurations incessantes pour augmenter la productivité, la recherche permanente d’économie sur la masse salariale, le mépris institutionnalisé, les managers s’apparentant à des gardes chiourmes… 

Les arrêts maladies par dépressions ont augmentés de 47%  Les suicides et les morts brutales de 30%… 

Mon action avec la C.G.T. est devenue vitale : il faut résister pour ne pas perdre sa santé et sa vie. 

J’ai été heureux de favoriser parfois le retissage des solidarités qui permettait de tenir. »

 

 

… DANS L’ACTION OUVRIERE

 

Les uns ou les autres nous avons connu dans notre histoire des moments plus ou moins intenses de lutte. Pour chacun de nous, c’était toujours de grands moments quand des travailleurs osaient s’affirmer, dire ce qu’ils pensaient, crier leur dignité, même dans des démarches toutes simples.

« Je me souviens, se rappelle Bernard M., quand nous avions décidé dans ma petite boite de vingt cinq gars, d’aller les uns après les autres demander de la rallonge au patron. Il était fou furieux. Et encore plus quand à la paie, constatant qu’on n’avait rien, on lui avait réclamé du savon et des caillebotis devant les tours pour ne pas avoir les pieds dans l’eau surtout qu’on était en janvier et que le matin il y avait de la glace dans l’atelier… Remarquez, il me l’a bien fait payer mais quelle joie de voir les copains redresser la tête ! »

 

Joseph D.dit aussi toute sa joie d’avoir vu se construire une action collective autour d’un camp de Roumains. « Goÿita que tous connaissent comme chrétienne, est une militante impliquée dans la vie des cités populaires, active en mission ouvrière (A.C.O.), dans la pastorale des migrants… particulièrement sensible à la situation des gens du voyage, des familles roumaines et des Roms vivant en caravanes et bidonville aux confins de Massy et Palaiseau.. Grâce à elle, je retrouve dans le collectif de soutien, des militants déjà rencontrés dans des manifs pour la défense des travailleurs immigrés, des « sans-papiers » ou le soutien aux chômeurs et précaires

 A l’occasion de la fête organisée pour Noël sur le campement par les gens eux-mêmes et le collectif, la participation du C.C.F.D. et des gens des paroisses est sollicitée. Je suis heureux de voir plusieurs familles présentes à la fête. Ce sont les premiers pas qui conduiront un groupe appelé au sein du collectif, « les paroissiens du Saint Esprit », à le rejoindre, y prendre toute leur place, participer au déménagement imposé dans l’urgence et aux négociations avec les autorités administratives… Des liens très forts se nouent avec les familles roumaines et entre nous. Ces paroissiens, je les rencontre sur les lieux de la vie des hommes. Ensemble, nous sommes sur un chemin de vérité qui nous amène à porter un autre regard sur des frères affrontés au combat pour la dignité, la justice pour tous. »

 

 « Et puis bien sûr, il y a eu toutes ces grandes luttes pour la dignité, pour l’emploi, pour l’avenir, dit encore Bernard M. Oh, ce n’était pas toujours facile, les climats de violence, les affrontements avec les nervis du patronat, avec la police ; les incertitudes dans les négociations, dans les prises de position où il faut décider sur le champ ; le poids de l’organisation du mouvement, des responsabilités sachant que ce que tu diras aura un poids terrible sur la suite mais aussi sur les copains, sur les familles sans compter sur le découragement de certains, sur la rage ou la honte ou la peur de ceux qui craquent, qui ne peuvent plus tenir …

Mais combien de joie aussi dans les débats, spécialement pendant ces grands moments d’occupation de l’usine où les hommes se livrent, parlent de leurs rêves, de leurs soucis, de leurs espérances… de ces moments où s’inventent l’avenir, où on ose croire à des lendemains meilleurs et possibles… de ces grands moments de solidarité entre salariés mais aussi avec les ouvriers d’autres usines … et surtout la fierté de s’être battus, d’avoir gagné, sinon en argent, du moins en dignité, en humanité… “Tu sais Bernard, ils pourront nous prendre notre boulot, mais ce qu’ils nous prendront jamais, c’est ce qu’on vit là !”

C’est pour cela que j’ai voulu que s’écrive ce livre sur ma boite. La couverture, par elle-même, est tout un programme : “Chausson : une dignité ouvrière” écrit sur une photo de manifestation d’ouvriers ! Un livre de mémoire pour contribuer à aider la jeunesse d’aujourd’hui et de demain à transformer leur révolte en construction collective et solidaire. Un livre qui nous invite à refuser la fatalité et le déterminisme des lois dites scientifiques, pour faire confiance en la capacité des hommes à se mettre debout, au dynamisme de l’Esprit qui nous fait croire à la construction possible d’une humanité fraternelle ! »

 

… DANS LA CITE

 

Nous sommes à Lacanche, dans le H.L.M. où habite la fraternité : « On frappe à la porte ; c'est Ali, un jeune tunisien qui vient chercher de l'aide pour remplir une fiche de l’A.N.P.E.

On sonne: c'est Ekrem, un turc, qui nous demande de photocopier un disque du « mouchard » (Chronotachygraphe) de son copain chauffeur (un français de souche, qui n'osait pas entrer chez nous)…

C’est la fin du ramadan, Abdelaziz vient nous offrir la « Zakat » : quelques dattes, un plat de couscous tunisien bien épicé et des pâtisseries d’amande et de miel.

Nous avons aussi lié amitié avec des serbes orthodoxes, Madeleine et son fils Dayan, et sa sœur Mima, qui travaillent dans les vignes près d'ici

Ce brassage de nationalités, de cultures, de religions, ainsi que ces amitiés qui se tissent au fil des jours, c'est pour nous une très grande richesse. Nous apprenons ainsi à mieux découvrir le visage de Jésus lui-même dans l'étranger qui frappe à notre porte. Nous nous retrouvons bien dans ce qu'écrit Maxime Leroy dans « Nouveaux chemins d'Evangile » : « Le dialogue et la rencontre de l'autre différent, venu des quatre coins du monde, sont au cœur de la mission dans les quartiers populaires ».

Joseph D. explique : « Même si ce n’est pas toujours facile de se connaître, de savoir où on habite, en dehors du numéro de l’entrée, de mettre un nom ou un prénom sur beaucoup de visages, on se salue, on échange quelques mots avec beaucoup ; on est attentif particulièrement à quelques-uns ; on s’inquiète quand une ambulance, la police ou les pompiers sont au bas de l’immeuble ; on échange quelques mots, quelques nouvelles dans le hall, devant les boîtes aux lettres… 

Jean B. est parti en octobre 2004, en maison de retraite ; beaucoup me demandent si j’ai des nouvelles et me chargent de lui transmettre un bonjour. Je suis heureux, ils sont heureux quand je peux leur dire que nous lui manquons, que le quartier lui manque, l’amicale et tout ça… C’est particulièrement bien quand ce sont des jeunes qui demandent. Il était pour eux quelqu’un qui les considérait, qui dialoguait avec eux sur leur vie… sur leur façon de se comporter… »

 

 

… POUR VIVRE ENSEMBLE …

 

Toute l’action menée pour « vivre ensemble » change le regard, crée des relations, engage à une démarche citoyenne, à vivre plus responsable. Ça rend heureux.

C’est aussi un stimulant. En tout cela nous trouvons un encouragement à ne pas baisser les bras quand il y a encore tant à faire. Quand les barrières des cultures, des religions font résistance, créent des tensions, des rancœurs, provoquent la violence, des actions malveillantes : pneus crevés, sucre dans les réservoirs d’essence, ascenseurs dégradés… reste l’espoir !

 « Stéphane a 18 ans, raconte Moïse. Pendant l’été, son père décède. Avec son jeune frère, il obtient de conserver l’appartement. Petit à petit, celui-ci devient le lieu de rendez-vous des copains, y compris la nuit, ce qui ne tarde pas à indisposer les voisins.

Des pétitions sont envoyées au bailleur. L’Amicale des Locataires est interpellée. Cela conduit à réfléchir sur l’absence de relation entre jeunes et adultes du quartier, sur la nécessité d’instaurer un climat de confiance pour pouvoir se comprendre et se respecter de part et d’autre.

Pour la rentrée, une fête « Bienvenue à l’automne » a été annoncée dans les entrées d’immeubles. On insistait pour que les enfants viennent, accompagnés par leurs parents. Une cinquantaine d’enfants sont venus jouer et goûter mais seulement 5 parents... Malé est là. C’est un garçon de 13 ans, très turbulent, d’une famille montrée du doigt à cause des problèmes qu’elle génère. Sa maman a cependant été personnellement invitée mais elle doit aller à un mariage. Pourtant, avant de s’y rendre, elle apporte un plat de beignets africains !

Je suis réconforté et heureux de constater qu’autour de l’Amicale se constitue une petite équipe désireuse d’aller de l’avant, d’être à l’initiative de rencontres entre habitants, de se former et de s’informer pour contrôler l’évolution des charges locatives et même de se rattacher à une organisation nationale, la C.L.C.V. (Consommation Logement Cadre de Vie), pour mieux défendre les habitants.

Grâce à la  “Fête des voisins”Julien qui est à la J.O.C. se soucie dans son immeuble d’une bande de jeunes un peu désœuvrés. Avec eux, il cherche un local où ils puissent de temps en temps se retrouver. Il est en dialogue avec l’Amicale pour réaliser ce projet. 

Ce sont de petites lueurs dans un quartier où les gens ont le sentiment d’être délaissés et qui se dégrade sérieusement: postes de gardien non pourvus, parkings souterrains squattés, problèmes d’hygiène dans les caves, etc...  etc...

Dans un  bâtiment des Avelines, une mère de famille est décédée d’un cancer foudroyant. Aussitôt, ses voisines ont pris l’initiative d’une collecte dans les bâtiments voisins pour manifester leur soutien.

Pour ma part, j’en informe des religieuses qui pendant plusieurs années avaient été voisines de cette famille avec laquelle elles avaient lié des liens d’amitié. José, le papa, a voulu savoir comment ces religieuses avaient été prévenues et c’est ainsi que je suis entré en relation avec lui.

Ce qui frappait José, c’était tous les signes d’amitié des voisins. “Je ne m’attendais pas à ça !” Une militante de l’Amicale, lui a proposé, pour ne pas rester isolé, de venir aux après-midi de rencontre puis de participer aux réunions. C’est ainsi que José est devenu adhérent et participe activement. Il a remarqué une voisine dont la fille est handicapée et qui risque de tomber lorsqu’on la porte pour passer les marches de l’entrée du bâtiment. Il en parle à l’Amicale puis participe aux démarches auprès du bailleur et de la mairie pour obtenir un  plan incliné…

La solidarité c’est comme un bon plat : quand on y goûte, on a envie de le partager ! »

 

… DANS UNE DEMARCHE D’EUCHARISTIE

 

« Notre regard et notre présence veulent donner corps à la compassion de Jésus, confient les frères de Massy-Ulis.

Avec d’autres, nous sommes sensibles au respect dû à chacun. Nous nous souvenons qu’en voyant les foules, Jésus eut pitié d’elles car elles étaient accablées et sans réaction, comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Matthieu 9,36) 

En célébrant l’Eucharistie, nous offrons toute cette vie et la relions à la prière sacerdotale de Jésus : « Qu’ils soient Un » ! A travers les liens humains -c‘est notre acte de foi – se donne à voir et se construit une autre Relation : « là où deux ou trois d’entre vous sont réunis, en mon nom, je suis là au milieu d’eux ».(Matthieu 18,20).

En offrant le pain et le vin, nous faisons mémoire de Jésus Christ. De sa vie, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. C’est toute notre vie qui est “eucharistiée”et que nous pouvons apporter lorsqu’il nous arrive de célébrer l’eucharistie. Nous faisons alors mémoire du Seigneur, mais c’est chaque jour que nous vivons le mystère pascal.

C’est cela qui nous rend heureux et qui nous permet de tenir dans les difficultés. »

 

- IV - 

heureux de nos fraternites envoyees

 

 

VISAGE D’EGLISE …

 

Nous avons été heureux et enrichis par les moments forts que nous avons pu vivre tout au long de notre histoire avec des hommes, des femmes, des organisations syndicales, associatives ou politiques. Avec eux, nous avons vécu des deuils, des naissances, des fêtes, des repas, des rencontres fraternelles, des défis. Nous avons partagés des luttes difficiles, des espoirs, des peurs, des doutes, des échecs et des succès. … Nous sommes heureux de cette vie partagée.

Nous avons le sentiment d’être, quelque part, le visage d’une église qui aime les gens dont le bonheur nous réjouit et la peine nous attriste. Toute cette vie, cette appartenance reconnue, est une bonne nouvelle pour nous comme pour eux. Nous en sommes fortement heureux. C’est ce bonheur que le père Dehon nous permet en nous poussant à « aller au peuple », « à sortir de nos sacristies », « à témoigner d’un Dieu fort et non pas pusillanime »

Là où nous sommes, la population comme ses organisations et institutions nous ont repérés, situés. Ils savent qui nous sommes et où nous sommes. C’est ce qu’explique Jean D., un religieux non prêtre : « Il y a longtemps que nous sommes dans le coin. Les gens nous connaissent. Beaucoup ont habité l’H.L.M.. Et quand ils pensent église, ils pensent“curé”et pour eux, les curés, c’est nous. Ils font la distinction entre l’église institution, qui est loin de leurs préoccupations quotidiennes, et notre présence de proximité

En fait nous sommes les“ministres des chaises vides”, de ceux qui ne viennent pas dans nos églises. Les gens apprécient et disent leur joie de notre proximité, de nos contacts personnels, de notre respect du monde du travail, des “petits” qui n’intéressent personne. C’est ce regard de Jésus vers ceux qui sont sans intérêt ou qui sont marqués par mille misères que nous essayons de faire vivre au quotidien et que la population est heureuse de trouver… »

Gérard est dans une autre situation. Vicaire épiscopal, délégué à la vie consacrée et chargé de la formation permanente, il fait partie de la fraternité de Saint-Martin. Que ce soit dans le soutien apporté aux religieuses du diocèse où dans l’accueil de fiancés ou de familles en deuil, il découvre combien les gens font des liens entre nous. « Ils sentent et expriment des connivences, dit Gérard, entre « ceux de Saint-Martin », les P.O. ou telle ou telle religieuse ou prêtre et cela au niveau même du département !Cette attention à la vie me fait m’émerveiller devant la foi missionnaire de nombreuses communautés religieuses du diocèse. Elles m’aident à tenir. Ce sont des femmes vivantes même si souvent, comme moi, elles souffrent de voir que leurs responsables réfléchissent plus à partir de l’institution que de la vie dans un peuple, dans une cité…  »

 

… CONNU ET RECONNU

 

Joseph D. poursuit sur le même registre :« La présence de notre communauté est réellement perçue. Jean est parti à Mougins, il y a quelques mois. Ce départ n’est pas passé inaperçu. Dans la cité beaucoup de personnes me demandent de ses nouvelles et surtout, « s’il revient quelques jours, on veut le voir ! » En même temps ces mêmes personnes me disent leur crainte de NOUS voir partir de la cité ! L’arrivée de Jean Claude à Massy a, de ce point de vue, été  très importante. C’était le signe de notre continuité .En même temps, ses engagements à la bourse du travail et au comité de chômeurs sont connus. Ils donnent sens à notre vie ensemble, à notre vie religieuse. « On sait qu’on peut compter sur vous ! »

Joseph D. est aussi engagé à la paroisse. « On y vit plein de choses importantes pour le partage de la vie des gens, dit-il. Il y a des choses du Royaume qui se vivent là. On rejoint la prière de Jésus. Nous avons essayé avec l’équipe paroissiale de réfléchir à ces accueils et partages. Nous avons essayé d’entendre ce qui s’exprime : “eux [les religieux], quand on parle, ils nous écoutent ! ” En fait, si nous les écoutons, si nous nous arrêtons avec eux, c’est qu’ils ont de la valeur pour nous. C’est qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Nous sommes là à contre courant de la société qui ne les regarde pas ! »

 

 


 

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