Jeune fleur, coupée en ses vingt
ans.
Il passa parmi nous, sans bruit, modeste et fidèle, plein
d'une vie surnaturelle fervente autant que riche.
Il réalise, à sa façon, la vie moderne, où
l'on aime à brûler les étapes.
Si jeune et déjà si mûr...! Comme son modèle
St Jean-Berchmans, dont on a pu dire : «Consummatus in brevi,
explevit tempora multa» :
Quelques heures de jeunesse lui ont permis de parvenir aux frontières
de la perfection de la vieillesse...
Dune famille alsacienne, profondément chrétienne,
Jean-Baptiste André naît le 23 juin 1910, à
Rodern (Haut-Rhin). C'est à l'Ecole apos-tolique de Florennes
qu'il a le bon-heur de faire ses études; il y con-tracte
des habitudes de vie active et sérieuse, un bon sens éclairé,
une grande docilité d'esprit, une piété tendre
et généreuse.
Son année de noviciat, à Brugelette, passe rapide.
Il n'en perd pas une minute, se formant à une vie religieuse
solide et profonde; il reste, avec tous, le compagnon gai et délicat,
aux réparties candides, aux innocentes taquineries, qui s'oublie
lui-même pour penser aux autres.
Appelé par la confiance de ses supérieurs au poste
de surveillant, à l'Ecole Saint-Clément, il a le bonheur
de se voir confier bientôt quelques petites têtes, légères
et ignorantes, à dégrossir et à meubler. Il
ne voit que les petites âmes, les préférées
du divin Maître. Comme Lui, il s'efforce de les aimer et se
donne tout entier à leur formation, si pleine d'obstacles,
si aride...
Il écrit sur son carnet de notes intimes: « Vivons
haut ! Rayonner le doux hôte de mon âme... Etre avec
Jésus, comme Jésus, pour devenir un autre Jésus:
voilà mon idéal !...
Modestement, chaque jour, à sa place, à son devoir,
il s'efforçait de le réaliser.. .
La mort l'a trouvé prêt à répondre, fidèle,
jusque dans les petites choses. Atteint d'une maladie de cur,
le mal insoupçonné, déjà ancien pourtant,
l'a bien vite terrassé. Et c'est le 16 mai dernier qu'il
rendait sa belle âme à Dieu, dans un acte de complet
abandon à la volonté divine.
Nous l'aimions beaucoup à Saint-Clément. Il laisse
une place vide, que l'on n'a pas pu combler. Son sourire, sa bonne
humeur, sa modestie, son dévouement nous manquent. Une consolation
nous reste: celle de savoir que l'oeuvre compte un protecteur de
plus dans le ciel...
(Extrait du «Petit Clerc du Sacré-Coeur»
AVANT-PROPOS,
EXERGUE - CAUSES
INTRODUITES
|