Le Frère ANDRÉ Jean-Baptiste (Polycarpe)
(1910 - 1931)
Né le 23.06.1910 à Rodern (68)
Profès le 08.12.1929 à Brugelette
Décès le 16.05.1931 à Viry-Châtillon (91)
Frère Clerc

Jeune fleur, coupée en ses vingt ans.
Il passa parmi nous, sans bruit, modeste et fidèle, plein d'une vie surnaturelle fervente autant que riche.
Il réalise, à sa façon, la vie moderne, où l'on aime à brûler les étapes.
Si jeune et déjà si mûr...! Comme son modèle St Jean-Berchmans, dont on a pu dire : «Consummatus in brevi, explevit tempora multa» :
Quelques heures de jeunesse lui ont permis de parvenir aux frontières de la perfection de la vieillesse...
D’une famille alsacienne, profondément chrétienne, Jean-Baptiste André naît le 23 juin 1910, à Rodern (Haut-Rhin). C'est à l'Ecole apos-tolique de Florennes qu'il a le bon-heur de faire ses études; il y con-tracte des habitudes de vie active et sérieuse, un bon sens éclairé, une grande docilité d'esprit, une piété tendre et généreuse.
Son année de noviciat, à Brugelette, passe rapide. Il n'en perd pas une minute, se formant à une vie religieuse solide et profonde; il reste, avec tous, le compagnon gai et délicat, aux réparties candides, aux innocentes taquineries, qui s'oublie lui-même pour penser aux autres.
Appelé par la confiance de ses supérieurs au poste de surveillant, à l'Ecole Saint-Clément, il a le bonheur de se voir confier bientôt quelques petites têtes, légères et ignorantes, à dégrossir et à meubler. Il ne voit que les petites âmes, les préférées du divin Maître. Comme Lui, il s'efforce de les aimer et se donne tout entier à leur formation, si pleine d'obstacles, si aride...
Il écrit sur son carnet de notes intimes: « Vivons haut ! Rayonner le doux hôte de mon âme... Etre avec Jésus, comme Jésus, pour devenir un autre Jésus: voilà mon idéal !...
Modestement, chaque jour, à sa place, à son devoir, il s'efforçait de le réaliser.. .
La mort l'a trouvé prêt à répondre, fidèle, jusque dans les petites choses. Atteint d'une maladie de cœur, le mal insoupçonné, déjà ancien pourtant, l'a bien vite terrassé. Et c'est le 16 mai dernier qu'il rendait sa belle âme à Dieu, dans un acte de complet abandon à la volonté divine.
Nous l'aimions beaucoup à Saint-Clément. Il laisse une place vide, que l'on n'a pas pu combler. Son sourire, sa bonne humeur, sa modestie, son dévouement nous manquent. Une consolation nous reste: celle de savoir que l'oeuvre compte un protecteur de plus dans le ciel...

(Extrait du «Petit Clerc du Sacré-Coeur»

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