le Frère BIZEUL Jules (Pascal Baylon)
(1913 - 1944)
Né le 29.05.1913 à Drouges (35)
Profès le 27.12.1939 à Amiens
Perpétuelle le 27.12.1943 à Busséol (63)
Décès le 06.04.1944 à St Cirgues (63)

A 11 h 30, mort du cher Frère Coadjuteur Pascal BIZEUL.
« Le Fr. Pascal Bizeul était entré dans la Congrégation en 1939,année de sa première profession. En 1940,comme la communauté d'Amiens dont il faisait partie, il se réfugia à Neussargues, qu'il quitta, en septembre de cette même année, à la suite du scolasticat, qui allait s'installer à St Cirgues, où il remplit les emplois de réfectorier et de portier. De santé plus ou moins précaire, il souffrait facilement de la poitrine. I1 tomba malade, il se coucha 1e dimanche 26 mars, atteint d'une broncho-pneumonie et, plus tôt qu'on ne pouvait s'y attendre, une crise d'urémie l'emporta soudain le matin du Jeudi Saint.
« Très silencieux et très humble, le cher Frère Pascal Bizeul se consacra pendant les quatre années qu'il passa à St Cirgues au service de ses frères avec un dévouement, une régularité et une ponctualité sans défaillance sachant se faire, avec une patience et une charité à toute épreuve, aux exceptions si nombreuses causées par les circonstances, les sorties et les adaptations qui jamais ne le lassaient. Tels faits conservés par plus d'un confrère, témoignent du respect qu'il avait pour ses Supérieurs et les prêtres dont il s'était fait le très humble serviteur.
« I1 supporta toutes les douleurs de sa dernière maladie, qui durent être violentes, sans la moindre plainte; la veille de sa mort, il prit encore une nourriture dont il avait la nausée, en union avec le Christ souffrant: pour la rédemption des âmes. I1 mourut comme meurt tout religieux du Coeur de Jésus, dans le calme de l'âme et dans la paix du coeur »
Et en date du Samedi Saint, le chroniqueur continue sa relation: "C'est aujourd'hui, à 17h, que la communauté en deuil accom-pagne à sa dernière demeure la dépouille funèbre du Frère Bizeul portée par ses confrères et inhumée, après le chant des Laudes de l’office des défunts, au cimetière de St Cirgues."
Une foule nombreuse et recueillie, venue des villages avoisinants, s'unit à notre deuil. Plus d'un assistant emporta de cette cérémonie un souvenir marquant, le cadre même où elle se déroula étant fait de contrastes significatifs. Devant un autel revêtu de sa parure de fête,où les fleurs nouvelles semblaient annoncer les joies de la Résurrection, le petit cercueil nu dis-paraissait pour ainsi dire devant 1'éclatant mystère pascal, symbole merveilleux de la vie silencieuse et renoncée du cher Frère Bizeul. L'absence de tout apparat ne fut pas sans rappe-ler à tant d'hommes en courses frénétiques vers les richesses, le détachement parfait du religieux. L’émotion enfin gagna tout le monde lorsque quatre religieux, entrelaçant leurs bras, char-gèrent sur leurs épaules la dépouille de leur frère, pour le porter ainsi jusque dans sa tombe; témoignage d'une affection qui dépasse de bien haut les vaines mièvreries de tant d'amitiés humaines et qui suscita cette réflexion d'un assistant: "Ils s'aiment jusque dans la mort."
La mort a frappé St Cirgues, mais la mort n'est-elle pas pour nous une vie, et à l'aube de la Résurrection, alors que quatre de nos confrères viennent d'être ordonnés sous-diacres, comment nos coeurs pourraient-ils ne pas s’ouvrir aux joies pascales?
(Extrait de «VIBRER» mai 1944, N°12)

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