SOUVENIRS SUR PAUL COTTART
« ... Je revis (en contemplant sa photo) certaines matinées
ensoleillées, à l'Institution Saint-Jean (de Saint-Quentin
) où l'un et l'autre nous sortions de classe, à 10
heures, gais allégés d'un poids lourd et confiants
pourtant dans la reprise de la tâche... Il était si
vivant et heureux de vivre, débordant de santé et
de vigueur qu'il mâtait par des exercices de maniement des
haltères chez M. M. (successeur du vieux zouave Mangin, celui
qui nous donnait à conjuguer 2 ou 3 fois le verbe «Pourquoi»
!!!) et par des randonnées pédestres au bois d'Holnon.
Un beau jour on apprend qu'il va partir au Brésil ! Ce fut
en 1906, n'est-ce pas ? car je crois qu'il n'a pas duré trois
ans entiers là-bas... Il avait, sur le conseil du très
bon Père (Dehon) renoncé à la patrie, en un
temps de crise morale assez pénible... Mais il obéissait
aussi à un attrait héréditaire, à un
goût confus des pays exotiques, de l'imprévu et de
l'aventure.
Il fut courageux, vaillant et généreux, et qui saura
jamais les déceptions, rancurs, chagrins, angoisses
qu'il a éprouvés durant son ministère au Brésil.
Le climat devait épuiser et user ce tempérament sanguin,
si robuste. Il est mort en pleine maturité et en pleine conscience
de son état et victime résignée de l'obéissance.
Et cétait un franc ami, judicieux, discret, de bon
conseil. Comme je le regrette, à présent, surtout...
lui qui était toujours réfléchi, avisé,
pondéré, pratique et qui savait dissiper la mélancolie
et faire voir les petits avantages, les petites joies du métier
! (de professeur).
Per...iit... sed trans...iit ! De là-haut, il voit nos combats,
nos peines, nos misères et nous encourage...
Consummatus in brevi ! Le brave P. Luc et lui n'ont pas atteint
quarante ans !
Et nous... de combien les avons-nous dépassés ! Comme
cela donne à réfléchir sur le mystère
des destinées. Nous serons heureux de les trouver, au grand
passage, comme intercesseurs avec les vénérés
PP. Dehon, André, Roth, Mathias, Stanislas Morel.
Je me plais... à penser à ces belles âmes qui
ont servi de leur mieux le divin Maître et honoré le
Sacré-Cur !
(Extrait d'une lettre de Taichanel à
son condisciple Aper de Silva )
AVANT-PROPOS,
EXERGUE - CAUSES
INTRODUITES
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