Le Père HOSPITAL Maurice (André)
(1895 - 1943)

Né le 01.06.1895 à Paris
Profès le 04.02.1921 à Brugelette
Perpétuelle le —02.25 à Brugelette
Prêtre le 21.10.1928 à Tournai (Belg)
Décès le 09.02.1943 à Montmorillon (86)

Le 9 février de cette année, dans une modeste chambre de la Maison de Retraite des Soeurs de Notre-Dame du Temple, à Montmorillon (Vienne) le Père André Hospital rendait sa belle âme à Dieu
Ordonné prêtre en 1928, il sentait déjà les premières atteintes du mal, après huit années à peine d’activité apostolique exercée successivement à Blaugies, à Viry et à Chef-Boutonne, où il n’a laissé que des regrets et le meilleur souvenir. Paralysé des jambes depuis plusieurs années, le mal envahissait toujours davantage son corps robuste, pour gagner finalement le bras droit, puis le bras gauche et finalement la région du coeur.
Le malade fut un modèle achevé de patience et d’abandon filial au Sacré-Coeur de Jésus; un sujet d’édification pour les dévouées religieuses et pour les prêtres infirmes qui venaient régulièrement le visiter et le réconforter.
Jeune prêtre aux aspirations nobles et généreuses, voulant se donner sans réserve, ne pouvant retenir ses élans d’apostolat...et être condamné à l’inactivité la plus absolue, n’est-ce pas le sacrifice le plus héroïque et de tous les instants, pour un coeur sacerdotal tout brûlant d’amour pour le Christ et les âmes ! Ajoutez à ces souffrances morales le mal physique non moins cuisant de la paralysie avec toute une suite de misères et d’impuissances, sans parler d’un système nerveux sensible à l’excès, et il vous est facile de vous faire une idée de ce long et douloureux martyre que furent pour le bon père les dernières années de sa vie.
Ce martyre continuel, il l’a enduré avec un courage admirable, avec une grande sérénité d’âme, ayant toujours le sourire sur les lèvres, il l’a enduré en parfaite victime du Sacré-Coeur, vivant le plus parfaitement possible sa vie d’abandon au Sacré-Coeur de Jésus. A la question de Soeur Gertrude, son infirmière «souffrez-vous beaucoup ?», il répondit : «Ma Soeur, cela importe peu...et puis, est-ce que cela vous regarde ? » Une autre fois « Oui, je souffre beaucoup, mais je ne suis pas triste » Et chaque fois, nous dit Soeur Gertrude, il fit un effort pour esquisser un léger sourire.
Le T.R. Père Général avait obtenu, pour cette âme si éprouvée, l’indult de pouvoir célébrer la Sainte Messe dans sa chambre, faveur que le malade sut apprécier et dont il a pu et voulu user jusqu’au seuil de sa mort, malgré l’extrême fatigue causée par des efforts surhumains et continuels. Soeur Gertrude, le prenant alors en pitié, l’invita à y renoncer et à se contenter de la simple communion. Et lui de répondre : «Le prêtre doit vivre de l’autel. Si je ne puis plus dire la sainte Messe, Divin Maître, laissez-moi partir !»
Voyant sa fin toute proche, la religieuse lui demanda s’il n’avait pas peur de mourir. Le père lui répondit avec une joie confiante :«Un enfant du Sacré-Coeur n’a jamais peur de mourir...J’aime aller voir le Bon Dieu.»
Dans le plus grand recueillement et une piété toute rayonnante, il reçut les derniers sacrements, offrant sa vie pour la congrégation et pour toute l’Eglise.
Il eut la consolation d’avoir à son chevet le R.P. Delvigne qui durant toute la journée du huit février, a assisté le cher agonisant, le réconfortant de ses bonnes paroles et de ses pieuses exhortations. Le R.P. Provincial arriva le neuf pour recueillir le dernier soupir de ce parfait disciple du Sacré-Coeur et pour le conduire à sa dernière demeure. En lui, la Congrégation possède un puissant intercesseur de plus auprès du Coeur de Jésus.

TEMOIGNAGES.
«Ayant soigné le Bon Père durant 19 mois, j’ai toujours été profondément édifiée de son esprit surnaturel, de sa résignation et de sa grande piété, surtout envers le saint Sacrifice de la Messe qu’il disait toute la journée, comme il nous l’a répété plusieurs fois...Il a beaucoup souffert moralement, mais nous accueillait toujours avec bonne humeur et le sourire. »
Soeur Marie des Anges
Ancienne supérieure de Montmorillon

«Le souvenir de notre cher malade est bien vivace dans la communauté et beaucoup de prières ont été dites et se disent encore pour le repos de son âme. Personnellement je ne passe aucun jour sans l’appeler à mon aide et sans dire à Notre-Seigneur de le prendre vite avec Lui. Plus je pense à mon malade, plus je remercie le Bon Maître de m’avoir mise à son service. Quelle belle âme sacerdotale. Sa Messe était sa vie et j’appréhendais le jour où il n’aurait plus la possibilité de célébrer. Quand il en parlait, on devinait quel eut été son sacrifice.
Mais aussi, quel modèle de malade ! Si patient, si bon, ne se plaignant de rien ni de personne, toujours souriant et toujours édifiant. Le Bon Père m’a fait beaucoup de bien par ses exemples et, à l’occasion, par une bonne parole.» Soeur Gertrude


AVANT-PROPOS, EXERGUE - CAUSES INTRODUITES