Père LE CHEVILLER Tugdual (Rogatien)
(1908 -1985)

Né le 22.03.1908 à Grand-Champ (56)
Profès le 29.09.1927 à Brugelette
Perpétuelle le 30.10.1932 à Lille
Prêtre le 09.07.1933 à Lille
Décès le 12.03.1985 à Nkongsamba (Cam)
Miss. au Cam. (1934-1985)

Il fut prénommé Tugdual, Marie, Etienne.et naquit le 21 mars 1908 à Grand-Champ, à quelques kilomètres du fameux sanctuaire de Sainte Anne d'Auray, Patronne de la Bretagne, dans une famille de cultivateurs profondément chrétiens. Il était le plus jeune des 7 garçons: aucune fille, et fut baptisé, comme c'était la tradition dans les familles chrétiennes, le lendemain de sa naissance.
La paroisse de Grand-Champ était une paroisse très chrétienne: dans les années 30 on comptait plus de 100 prêtres, religieux et religieuses, originaires de la paroisse et vivants. Si bien que l'Evêque de Vannes, contrairement à la coutume de l'époque, vint à Grand-Champ pour donner les ordres majeurs et mineurs à des séminaristes tous originaires de la paroisse.
Le hameau où est né le Père Le Cheviller s'appelle "Parc en Menah", en Breton, ce qui veut dire "le champ des moines", ce qui prouve qu'il y avait autrefois un monastère ou un prieuré à proximité.
Ses deux frères aînés ont été tués à la guerre de 1914. Son frère Joseph, prêtre dans le Diocèse de Beauvais, a été tué pendant la guerre de 1939. Son frère Pierre est religieux enseignant dans la Congrégation des Frères de Lamennais. Deux autres frères se sont mariés et ont laissé une belle descendance. L'un d'eux vit encore, de même que Pierre le religieux.
En septembre 1920, Tugdual qui a 12 ans, quitte la Bretagne pour la Belgique où se trouve l'école apostolique Saint-Clément. Il en sort en 1926 pour entrer au Noviciat de Brugelette, également en Belgique. Pendant qu'il est au Noviciat, très loin de sa famille, son Père Jean-François meurt à Grand-Champ. Il ne sera pas aux obsèques de son père. Il fait profession le 29 septembre 1927 et commence ses études de philosophie à Louvain.
En mars 1929, il effectue son service militaire à Vannes, à quelques kilomètres de son village natal. Il fait la connaissance d’un garçon, militaire comme lui. C’est un garçon de ferme, un cultivateur salarié. Il s'appelle Joseph Guerlais. Tugdual lui fait connaître la Congrégation des Prêtres du Sacré-Coeur et l'école des vocations tardives de Domois. En 1963, le Père Joseph Guerlais rejoindra le Père Le Cheviller à Nkongsamba.
Après son service militaire, en novembre 1930, il retourne en Belgique pour ses études de théologie qu'il commence à Louvain et qu’il terminera à l'Université Catholique de Lille, où il est ordonné prêtre par le Cardinal Liénart le 9 juillet 1933. Un jour, 13 ans après, en 1946, il recevra le Cardinal dans sa mission de Mbanga.
Le 21 novembre 1934, le Père Le Cheviller assiste au sacre de Mgr BOUQUE à Metz, puis il s'embarque pour le Cameroun. Il est nommé Vicaire à Mbanga et le Père Plissonneau qui doit rentrer définitivement en France pour raison de santé lui passe la direction du Pré-séminaire, le premier décembre.
Deux ans après, le 1er janvier 1937, il est nommé vicaire à Nkongsamba, directeur de l'internat et Procureur, ce qui lui vaudra de faire en camion, un voyage à Garoua pour porter le ravitaillement aux postes de Kélo et Yagoua en décembre 1938.
En septembre 1939, c'est la guerre. Il est mobilisé à Yaoundé où il restera jusqu'au 27 août 1940. Il revient alors à Nkongsamba, mais pas pour longtemps, car le 17 avril 1941, 15 jours après la mort de sa mère qu'il n'a pas vue depuis 7 ans, il devient Supérieur de la Mission de Mbanga. Il y restera pendant 19 ans. Il aura le courage de commencer les fondations de la grande église de Mbanga le 21 janvier 1945, et la joie de la voir terminée et consacrée par Mgr Bouque Ie 12 octobre 1952. Il aura aussi la joie d'accueillir à Mbanga les premiers Frères des Ecoles Chrétiennes au Cameroun, le 24 octobre 1948.
Pendant ses fonctions à Mbanga, il organisa avec beaucoup de sagesse la future mission de Loum-Chantiers, qui doit sa concession à toute la perspicacité, l'habileté et la ténacité du Père Lecheviller.
Il quitte Mbanga lorsqu'il est nommé Supérieur Régional résident à Ndoungué le 3 octobre 1960. Comme Supérieur Régional, il fait construire à Nkongsamba la nouvelle Maison Religieuse, la salle Jean Dehon et les bâtiments annexes pour les sessions. Il viendra y résider en Août 1964 au moment du sacre de Mgr Albert NDONGMO.
A la fin de son mandat de Supérieur Régional, il est affecté à Kola.et d'août 67 jusqu'en mai 85, soit pendant 18 ans, il dirigera la paroisse de Kola avec ses annexes de Nlohé, Lala et Mantem, organisant son apostolat avec beaucoup de méthode et assurant trois messes par dimanche.
Sa vue, ses jambes fléchissaient depuis quelque temps. Il a pu cependant organiser les baptêmes et les premières communions jusqu'au 19 mai dernier. Puis il a dû laisser toute activité.
Le 30 juin, il a pu encore célébrer la messe à l’autel, à la Maison Religieuse, mais le 2 juillet, il n'a pu se relever. Ses frères l'ont veillé jour et nuit jusqu'à sa mort survenue le vendredi 12 juillet à 8 h.
Pendant 51 ans, le Père Tugdual Etienne Le Cheviller a été apôtre de Jésus-Christ dans ce qui est aujourd'hui le Diocèse de Nkongsamba. C'est dire la reconnaissance que nous lui devons et que nous exprimerons par notre prière pour que le Seigneur Jésus-Christ, le Sacré-Coeur qu'il a bien servi, lui donne le repos dans la joie de la vie éternelle.
P. Goustan Le Bayon scj


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