Le Petit Clerc PARIS Michel
(1917 - 1932)

Au début de ce Carême (1932), la Providence nous ménageait une rude épreuve: elle allait nous ravir, dans l'allégresse de ses I5 ans, une de nos plus anciennes et sérieuses vocations:
Michel PARIS.
Plusieurs fois au courant de cette année, l'ombre de la redoutable visiteuse avait frôlé quelqu'un des nôtres, et le Ciel, comme se ravisant tout à coup, avait cédé à nos prières... Cette fois, Dieu nous a demandé, sans avertissement préalable, le Sacrifice.
Néanmoins, dans ses impénétrables desseins, réservait-il aux chers parents de notre petit disparu ainsi qu'à ses maîtres et condisciples une inappréciable consolation: les ascensions visibles de cette jeune âme pendant les dernières semaines de sa vie.
Nous avions toujours remarqué la douceur de Michel, rarement offensé d'une réprimande ou d'une plaisanterie et n'ayant peut-être jamais éprouvé de rancune. Une autre qualité dont il donnait l'exemple est le sérieux: de ses fréquentations, de ses conversations, de sa tenue. On ne remarqua jamais chez lui ces liaisons passagères et douteuses où tant de jeunes gens, moins généreux détournent au profit d'une amitié d'un jour toutes leurs forces d'aimer, de se donner et d'agir.
Cependant, un point faible était à signaler: Michel ne semblait pas manifester beaucoup d'enthousiasme pour l'étude et manquait parfois d'application au travail. Or, depuis la rentrée de janvier, comme en témoignent tous ses professeurs, surveillants et condisciples, il fit preuve d'une activité exceptionnelle et ne mérita plus que des félicitations. Ses places de compositions et ses notes en témoignent d'ailleurs — sur toute la ligne. Nous avons trouvé dans son pupitre et remis à ses bien-aimés parents une collection de carnets et de cahiers où, patiemment, il avait résumé toutes les matières de ses études, mettant à profit pour cela les moindres temps libres.
Michel nous a profondément édifiés, et les souffrances dues au rhumatisme articulaire qui l'emporta ont achevé de rendre son âme bien belle devant Dieu.
Non, chers Monsieur et Madame Paris, votre fils «ne sera pas prêtre du Sacré-Cœur», mais il a été l'un de ses enfants privilégiés. Nous savons les devoirs qui nous incombent à présent pour hâter sa rencontre avec le Divin Maître; comptez sur nous. Et, pour nous avoir donné ce cher enfant que vous pleurez, au nom de toute l'école Saint-Clément, et de tout notre cœur : Merci !
(Extrait du «Petit-Clerc du Sacré-Coeur» N° 8 mars/avril 1932)

AVANT-PROPOS, EXERGUE - CAUSES INTRODUITES - PETITS-CLERS autres