Le Père PASSARD Pierre
(1907-1990)

Né le 26.02.1907 à Marzac (44)
Profès le 29.09.1937 à Amiens
Perpétuelle le 29.09.1946 à Uriage
Prêtre le 04.07.1948 à Vizille (38)
Décès le 15.08.1990 à Mougins
Miss. au Cameroun (1949-1987)

83 ans d'âge -53 de profession -42 de sacerdoce et 38 ans de vie missionnaire.
Dès les premiers jours de juillet, le Père Pierre commence à ressentir les symptômes d'une maladie qui devait l'emporter progressivement. Malgré les bons soins qu'il reçoit à l'hôpital puis à la communauté, il ne peut s'en réchapper.
Comme s'il avait attendu ce jour, c'est le 15 août, fête de 1'Assomption, la Pâque de Marie, qu'il fait lui-même sa Pâque, en douceur. A 22 h.50, il ferme ses yeux, à la lumière d'ici-bas pour les ouvrir à la lumière éternelle de Dieu... ses petits yeux. un tantinet malicieux, mais si pleins de bonté, qui disaient quelque chose de la bonté de Dieu.
Né le 26 février 1907 à Marsac en Loire Atlantique, dans une famille de cultivateurs, Pierre passe sa jeunesse à aider ses parents et ses voisins aux travaux de la ferme.
En 1932, il a 25 ans, répondant à l'appel du Seigneur et orienté vers notre Congrégation par son compatriote, le Père Joseph GUERLAIS, il entre à l'Institut Saint François Xavier de Domois, près de Dijon, l'école apostolique des « vocations tardives »
En septembre 1937, il fait profession religieuse au noviciat d'Amiens. De septembre 1937 à septembre 1939, il est au scolasticat de Lille pour ses études de philosophie.
La guerre éclate. Pierre est mobilisé. Fait prisonnier, il connaîtra la captivité durant 5 ans en Rhénanie. La majeure partie de cette captivité, il la vivra dans les commandos de fermes.
Libéré en 1945, Pierre rejoint le scolasticat d'Uriage pour y faire ses études de théologie. Là encore, il est fait appel à ses compétences fermières. Durant 4 ans, aidé du Frère Alfred Billot, il assure fidèlement le soin des quelques bêtes à cornes, porcs, poulets, lapins... qui constituent la «population» du scolasticat. La traite des vaches 1'oblige à se lever tous les jours bien plus tôt que ses confrères.
Il est ordonné prêtre le 4 juillet 1948. L'année suivante, il voit se réaliser son rêve missionnaire: il part au Cameroun.
On qualifie certaines personnes de bouche-trou. I1 en faut. Le Père Pierre a commencé sa vie missionnaire en bouchant des trous. Pendant un an il est à KOMAKO avec le Père Paul GERARD. Pendant un an, il remplace le père Armand SCHWALL à Bandjoun avec le Père DE PAOLI. Pendant un an, il remplace le Père Roger JEANNETTE avec le Père Jean Baptiste CARET. Ensuite, il fonde la mission de BAYANGAN où il reste six ans avant de devenir curé de MANJO pendant quinze ans. Pendant un an, il assure l'intérim comme curé de la Cathédrale de NKONGSANBA, où il reviendra de 75 à 84, comme vicaire du Père Pierre TCHOUANGA après un séjour de 3 ans à BONABERI. Ses trois dernières années de Cameroun, il les vit à la Maison Religieuse de NKONGSAMBA tout en desservant la paroisse proche d'EKANGTE.
Le Père Pierre laisse la réputation d'un "broussard chevronné". En brousse, il se déplace toujours à pied, appréciant les distances en cigarettes, des cigarettes roulées à la main. Les distances devaient être grandes, parce que, paraît-il, il roulait beaucoup de cigarettes.
Partout il est apprécié pour son accueil, toujours chaleureux. Apprécié, il l'est aussi pour ses qualités de confesseur. Nombreux sont ceux, laïcs, religieuses, religieux, prêtres qui viennent volontiers à lui pour rencontrer le Seigneur dans le sacrement de la réconciliation.
Après 38 ans de vie missionnaire, à 80 ans, le Père Pierre a bien le droit d'être fatigué et de se reposer. Le 30 juillet 1981, il rejoint la communauté de Mougins. Pendant trois ans, il donne le témoignage d'un religieux heureux au milieu de ses frères, tellement heureux qu'on le surnomme «le Ravi». Toujours affable, souriant, on ne peut le regarder sans avoir envie de sourire. Homme simple et humble, il ne se complique pas la vie et ne la complique pas aux autres. Il est toujours content, jamais exigeant.
Ses activités sont très réduites, mais, dans une vue de foi, combien il est utile!
Utile par sa simple présence, une présence apaisante. Homme pacifié, il est un homme pacifiant.
Utile par sa fidélité à la mission de prière confiée à la communauté. Bien avant l'heure, il est là pour le rendez-vous de la prière commune. La matin, quiconque entre à la chapelle bien avant l'heure fixée est certain d'y trouver quelqu'un: le Père Pierre. Il est là, silencieux, comme un veilleur devant le Seigneur.
Père DELODDERE Marcel scj


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