A l'honneur
Une nouvelle qui réjouira les nombreux amis du T. R.P. Plisonneau.
I1 n'est pas un inconnu pour nos lecteurs, qu'il a souvent intéressés
par ses communications, ses lettres, ses articles publiés
sous son nom ou le pseudonyme de P. Donat.
I1 a reçu dernièrement, au titre du ministère
des Affaires Etrangères, pour les services qu'il a rendus
au Cameroun, la croix de chevalier de l'Etoile noire du Bénin.
Le T. R. P. Plissonnneau est un ancien élève de l'école
apostolique Saint-Clément à Fayet, prés de
Saint-Quentin, où il était très estimé
du bon Père Legrand, de ses professeurs et de ses condisciples.
I1 fit ses études de philosophie et de théologie au
Séminaire Saint-Sulpice à Paris et à Rome.
Après son ordination en 1910, il partit pour le Congo belge
où il occupa les postes de Ponthierville et de Yanoun--ghe
où vinrent le rejoindre en 1913, les Pères Lebrun
et André Roblot. En 1914, à la mobilisation, il revint
en France, rejoignit son régiment, où il fut bientôt
choisi comme aumônier de bataillon.
La guerre terminée il retourna au Congo belge. C'est là
que le trouvèrent les ordres de ses Supérieurs, lui
demandant de quitter sa chère mission, pour aller prendre
possession de son nouveau poste au Cameroun.
Il fut nommé supérieur de la mission, puis Préfet
apostolique. Sous son administration, la mission commença
son merveilleux développement.
Rentré en Europe en 1928, pour se reposer et refaire sa santé
chancelante, il regagnait sa mission en 1929. Sa santé, déjà
bien ébranlée, ne s'était pas améliorée.
Il renonça à sa charge de préfet apostolique,
voulant rester quand même à son poste comme simple
missionnaire. I1 fut bientôt contraint à un nouveau
retour en France, définitif cette fois.
En 1935, la confiance de ses confrères, le désignait
comme conseiller et assistant du Supérieur Général
de la Société des prêtres du Sacré-Coeur.
Nous lui présentons nos plus sincères félicitations
et demandons au Sacré-Cur de le conserver longtemps,.
encore à son uvre sur la terre et à notre sincère
attachement.
LA RÉDACTION. 1 (Le Règne 36ème
année N° 11/12 p. 174)
Le début de la Mission française
au CAMEROUN
Le départ forcé de Mgr. Lennartz et des autres missionnaires
allemands fut le signal de persécutions locales, dans un
grand nombre de villages; sans doute, il en résulta des défections
(pouvait-il en être autrement ?) mais, de loin, les missionnaires
eurent tout au moins la consolation d'apprendre que rien ne venait
à bout de l'indéfectible fidélité religieuse
du plus grand nombre de leurs brebis, partout désormais sans
pasteur!
En 1920, la Sacrée Congrégation de la Propagande estima
venu le moment de ressusciter la mission du Cameroun; ce fut alors
qu'elle invita notre Révérendissime Père Général
à y envoyer des apôtres. L'une des premières
questions, qui se posèrent, fut celle du chef éventuel
de nos nouveaux missionnaires. Or, comment hésiter ? Le Révérendissime
Père Général avait alors sous la main un vétéran
des missions d'Afrique, jeune encore, plein de force malgré
la campagne qu'il avait faite au front français, homme d'expérience
et de talent, dont la courtoisie de gentilhomme met à l'aise,
dès le premier abord.. . on a reconnu à ces traits,
le Père Plissonneau. Le 7 Février 1920, le Saint Siège
le nomme Préfet Apostolique de l'ADAMAOUA, et le 22 Juillet
de la même année, les trois premiers missionnaires
arrivent à Foumban, capitale du sultanat Bamoun, suivis à
quatre jours de distance, du nouveau Préfet Apostolique.
Nos missionnaires trouvèrent là-bas l'accueil le plus
cordial et le plus empressé, auprès de M. l'Administrateur
français et du sultan Njoya: pour nous en tenir à
ce détail significatif, le sultan mit à la disposition
des Pères un terrain et, sous sa direction personnelle, en
quinze jours de temps, cinq cents ouvriers firent sortir de terre,
chapelle, maison d'habitation, école et dépendances,
le tout en bambous et en pisé avec toiture de chaume, à
titre gracieux, par sympathie pour la mission.
Deux mois plus tard, Monseigneur Plissonneau se rendait à
Koumbo, ancienne résidence du Supérieur de la mission;
il y trouva une maison d'habitation maintes fois pillée,
depuis le départ des Pères, et quelques bâtiments
qui menaçaient ruine. Plus de trace de chapelle. Mais si
le temple visible s'était effondré, Dieu continuait
à vivre dans les âmes. A la vue du missionnaire qui
revenait enfin les voir, ce fut une explosion de joie parmi les
chrétiens et les catéchumènes; que de larmes
d'émotion il y eut ce jour-là !
«LE PERE DEHON ET SON OEUVRE»
page 506, 507
AVANT-PROPOS,
EXERGUE - CAUSES
INTRODUITES
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